008-06/03/1993 : Journée du timbre n° 2792-2793A

1993 - Journée du timbre 1993 - Jacques Tati «Jour de Fête»

41 307 facteurs en 1909, près de 90 000 aujourd'hui : les effectifs du service de la distribution postale ont plus que doublé en un siècle. C'est dire l'attention particulière que La Poste a accordée au développement de ce service, qui s'incarne tout entier dans la personne du facteur, devenu préposé en 1957. L'imagerie populaire lui a fait une grande place. En témoigne cette affiche, réduite à la taille du timbre-poste, qui annonçait la diffusion du film de Jacques Tati, Jour de fête, en 1949. Cette représentation du brave facteur de campagne, bon enfant et serviable, n'est pas sans rapport avec la réalité. Tous les facteurs de France sont les héritiers d'une tradition du service qui plonge ses racines dans un lointain XVIIIe siècle. Le facteur est d'abord apparu dans les villes. Après une tentative, sans résultat, d'établissement de petite poste à Paris en 1653, l'idée de permettre aux habitants de la capitale, de correspondre entre eux est remise à l'honneur en 1758 par un philanthrope, Piarron de Chamousset. Bientôt les villes de province se dotent d'un service de distribution. C'est le cas de Bordeaux en 1766, de Marseille en 1778, de Lille en 1784. Les petites cités et
les communes rurales doivent toujours, quant à elles, dépêcher un piéton au bureau de la grande poste afin d'y retirer les lettres.
L'année 1830 voit la création du service rural jetant sur les routes de campagne 5 000 facteurs qui desservent les bourgs les plus reculés. Ces valeureux facteurs ruraux marchent par tous les temps les tournées sont longues (en moyenne 27 km), certaines dépassent 40 km encore en 1864. Trait d'union entre la campagne et la ville, le facteur se fait volontiers commissionnaire et, à l'occasion, confident. Il est "l'espérance en uniforme, écrit Jules Janin, la voix mystérieuse qui parle tout bas à toutes les oreilles, qui se fait entendre de tous les cœurs". Le facteur des années quatre-vingt-dix a conservé cette image positive qui fait de lui l'un des personnages les plus sympathiques de notre temps.

Mis en page  :  Charles BRIDOUX ( signature )

D’après un dessin de René Péron

Impression  :  Héliogravure          Tirage  :  1 196 978 carnets

1er  jour  le  06  mars   1993          Retrait  le  14  janvier  1994